jeudi 27 août 2015

100 bornes : facile ou pas facile ? that is the question

Des fois je me dis qu'on a de la chance de voler comme on le fait, mais des fois je me dis aussi qu'il y en a qui en ont un plus que les autres...

Naturellement qui ne tente rien n'a rien. Apres, entre tenter un cross et partir vers les Ubacs à 1200 mètres (je met un U majuscule parce que je les respecte, les Ubacs...), ce n'est plus tenter, c'est organiser son suicide, je vous l'accorde.

Bon alors comment s'est déroulé ce super vol (à l'arrivée) ? Ben ça a commencé par un fiasco, comme souvent quand j'arrive à aller loin. On était 3 au déco du C... : Stef, JMR et Mig. Les previs donnaient du Sud, mais en réalité c'était pas la fête, tellement pas qu'on a passé 1h au café à Chateauneuf le Rouge... avant d'arriver au déco à 13h30 où un SE neurasthénique se battait en duel avec quelques bouffes de Sud. Bof bof bof... les copains du Pic étaient déjà en l'air et semblaient eux, bénéficier de meilleures conditions qu'annoncé dans le RASP.
Bref la queue basse on sort quand même les voiles pour défier la montagne (qui n'est pas bien haute à cet endroit tout le monde le sait)...

Vers 14h30 les premiers cycles démarrent doucettement, puis ça bascule entre Sud et Ouest... la misère quoi!  Je fais une première tentative, la voile finit dans les kékés. A la seconde, elle monte bien mais je m'empêtre dans les suspentes de Mig et je finit sur le cul. C'est mon droit, n'est ce pas ? mais pas top pour le moral. Mes compères qui me pardonnent parce que je suis président, mais qui n'en pensent pas moins (mais qu'est ce qu'il est nul ce président en plus plus il nous bouffe les cycles !!!) me laissent faire sans broncher. Je finirait bien pas me démoraliser tout seul en constatant l'affligeant nullité de ma technique face voile. Puis un dust en vallée !


 Bref, Mig décole, et pose sur le chemin après 2 minutes de vol... je le vois repasser en dessous avec la voile en boule, en courant pour remonter... Mig c'est un vrai morpion il ne lâche jamais rien!

JMR tente un gonflage pour nous montrer comment il faut faire... ça bascule Ouest, la voile finit dans les kékés de l'autre coté... On démèle... au moins, un président qui décolle mal ça sait démêler, ça peut quand même être utile de temps en temps...
Jusque là ça ressemble bien à film de Laurel et Hardy, ou bien les Inconnus qui font du parapente. Il est 3 heures, on se regarde...ça commence à sentir le plan foireux... tous les copains ont déjà dégagé de la Sainte, dont Luc avec un plaf à 2200, bien annoncé à la radio, comme ça le moral est un peu plus enfoncé dans les chaussettes !

Et miracle, un cycle plus fort et plus long démarre... JMR se jette dans sa sellette puis décolle enfin impeccablement (il faut bien laisser quelques kékés pour les copains) et prend 50 mètres en 2 aller retours ! Je me lance (avec le bras droit, parce que le gauche est un peut faible) et miracle, la voile vole au dessus de moi et ça monte... en vérité ça va monter d'un trait jusque 1200 ou je freine la bête pour ne pas emplafonner la TMA Provence6

Direction le Baou. Erreur. Confluence entre 2 brises et thermiques. Frontale. Fermeture. Cravatte. Hola! le SIV c'était prévu en Septembre, pas avant ! Bon ça rouvre mais j'ai bien perdu. et ça continue de brasser. Je dégage vers le Pic, mais j'ai bouffé ma batterie, là je suis sur celle de secours... et là, ça commence à plomber, lentement mais sûrement...point bas à 160 m au dessus de St Ser... la biroute est Ouest voire Nord-Ouest... putain s'extraire du C... pour venir plomber à St Ser c'est vraiment trop nul ! mais bon, si c'est mon karma de today... je fais mon approche sur la route, et... bip bip bip... bip bip... mécaniquement j'enroule (le coeur n'y est plus) et puis ça remonte lentement... jusque 1200. Là pas moyen d'aller plus haut, je retrouve cette p...de couche de merde qui brasse. Mig est déjà aux Ubacs, qui sont en partie sous les nuages coté RIANS, et informe que ça monte bien là bas... JMR préfère rester en local.

Bon puisqu'il faut prendre une décision, je vais y aller quand même, na! qui a dit qu'il fallait attendre 1600 m, que je l'étripe ?
Eh bé, faut croire qu'à ce moment là le vol bascule (de l'autre coté de la Sainte, c'est sûr) et je fais ma transition enfin pépère au soleil vers mes amis les Ubacs. Je dis les amis parce que souvent, les vrais amis on les voit peu mais quand on les voit, c'est pour un bon moment...
Elle vole bien cette blacklight, des fois elle donne un peu de fil à retordre mais souvent elle me sort de mauvais pas  (ou bas, selon...)

J'arrive aux Ubacs (bas, justement, mais pas trop) et là ça montouille de partout. Ben on va pas faire le difficile, et on va prendre ce qu'il y a. Mig annonce un point encore plus bas que moi (genre 90 m sol) mais comme c'est du genre à ne rien lâcher... je me refais presque aux nuages, direction Rians... ou je le retrouve au dessus de moi, il me dit où cherche la bulle et bim bam boum en 2x2 on est aux nuages. Je sorts la boussole, histoire de naviguer dans les barbules... et je ressorts des nuages en sens contraire. Ya plus qu'à la jeter celle là... Soyons sérieux, il y a des gens qui savent (jouer dans les nuages) moi je sais pas voilà tout, il faut l'accepter.

Transition sur Cadarache. Je retrouve Mig sur Vinon, dans une zone moins active car bien bâchée.  Mais... il y a les planeurs. les gentils planeurs qui tournent là où il fau(drai)t être...
Le reste du vol, je l'avoue c'est de la gnognotte :
J'ai passé mon temps à chercher les gentils planeurs et à pousser l'accélérateur vers là où ils faisaient des ronds (ça me rappelle l'école où on recopiait son voisin qui lui, savait...). Rue entre Vinon et La Bléonne (ça monte bien au dessus des panneaux photovoltaïques à l'Est des Mées), et à 55 km/h ça avance bien...

Après la Bléonne, il est déjà 18h00... eh oui, le temps passe... il y a une crète qui remonte vers le Nord et qui finit avant St Geniez, sur un relief falaise (le Castellard). Vaches possibles à droite (vallée de Thoard) mais pas coté Durance (forêts...). j'arrive moyennement haut mais je vois les planeurs qui enquillent la crête pour rejoindre l'aérodrome de la motte du Caire en passant à l'Est puis derrière St Geniez (Authon). Ah la mayonnaise est bonne (celle là elle est pour Minh), j'irais bien me poser à St Geniez (ça vole) pour frimer, mais il me manque quelques bornes pour la coucoupe, et puis un peu de repérage me fera du bien pour l'année prochaine (tout droit c'est St vincent les forts, à 20 bornes...et 2 crêtes..). Donc je vais faire un soaring jusqu'au Caire dans un glide final de 15 bornes.
le retour en moins d'1h30 en 3 stops. Génial.

Message prémonitoire et délicate attention de Georges à mon retour à la voiture :

bien sur qu'on en a marre! mais... what else ?

que peut on tirer comme enseignements de cette journée ? plein de doutes au début, plein de confiance à la fin. Tout est possible, le réaliser tient finalement à peu de choses... mais un peu (beaucoup) de chance quand même :-)

PS : faites ce que je dit mais pas ce que je fais, il faut quand même être timbré (pas comme l'enveloppe...) pour partir de la Sainte à 1200 ...?

la trace : cliquez ici

8 commentaires:

  1. Une belle leçon de combativité ! Génial !
    Tristan

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  2. c vrai que c'etait compliqué le début...mais finalement tout est possible, et surtout le mode survie-combat nous mets souvent avec tous les sens en éveil....moi désormais je vais me méfier de l exes de confiance du mode c'est devenu fastoche et non du 1.5 c pas assez je vais chercher au moins du 2 pour monter....et plouf!!! en tous cas tu as super bien piloté notemment sur vinon ou c'etait pas evident du tout!!! Un beau vol bien émérite! Et finalement 1 croquant aux noisettes equivaut a environ 15-20 bornes ... c un constat tres scientifique...

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  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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  4. Je suis bien en phase avec Mig, tu as oublié de parler de la qualité du pilote dans ton récit. Bravo

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  5. Salut les copains et chouette vola vous 2 ! le départ du C donne souvent du fil a retordre mais laisse parfois la place à de bonnes surprises comme celle là.
    Moi perso ce jour là je ne sentais pas la "tempête" annoncée au pic et on se retrouve avec Luc a 12h sur place et ça ventile bien 20-25 hyper régulier, mais il n'est que 12h et personne avec nous , ciel tout bleu.
    Les seuls cums sont sur le var en littoral et sur les alpes maritimes. on voit les alpes enneigées depuis le Pic ( Queyras ??) et ca a l'air bien stable.On temporise un peux pour grignoter et espérer de bonnes conditions en craignant que le vent se renforce d'un cran mais c le contraire qui se passe et on décolle vers les 12h45 alors que c bien plus calme.
    Les conditions sont moyennes plaf vers 1700-1800 mais c bien mieux que 1200 !
    Je pars vers manosque mais mon vario me lâche sur la vautubière, j'économise les piles en coupant le son pour me sevrer du vario et pour ré apprendre a voler sans, mais les thermiques sont faibles et c'est une journée super dure sans vario.
    Je résiste et pousse sur St Michel l'observatoire. Je pense alors avoir fais le plus dur car les entrées en thermique sont plus franches et je commence à les sentir sans vario, et puis Lure est proche maintenant ca risque enfin de dépoter plus serieusement.
    De plus c clair nous sommes en avance sur la météo derriere moi la plaine de valensole s'est allumée de supers cumulus, vivement Lure ... que je ne verrais pas finalement.
    bref je pose apres m'être bien battu mais dégoutté d'avoir négligé de remplacer les piles du Vario... ça m'apprendra, derrière Lure l'herbe semblait si verte.
    Yocfred

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  6. C'est les glaciers des écrins. La neige à fondu depuis bien longtemps et le Queyras c'est plus bas et plus à l'est.
    Joli quand même!
    C

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  7. Oui je pensais aux écrins en écrivant et c'est le Queyras qui est sorti !?? :-$

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  8. J'étais passé à côté de cette petite perle de récit !!!
    En fait ce jour là c'était plus facile devant la sainte que sur la sainte...moi perso je suis allé sur les hubacs et suis revenu pour faire un beau vol "vers le sud"...mais vraiment un grand bravo à tous les deux car le départ en cross assez tardif n'était pas gagné.
    Bravo, bravo.

    jmr

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